mercredi 2 mai 2012

Petite fable sur le progrès

 

Dans un petit village mexicain, un bateau rentre au port. Un touriste américain complimente le pêcheur mexicain sur la qualité de ses prises et lui demande combien de temps il lui a fallu pour les capturer.

"Pas très longtemps" répond le pêcheur. "Mais alors, pourquoi n’êtes-vous pas resté en mer plus longtemps pour en attraper plus?" demande l’Américain.

Le Mexicain répond que ces quelques poissons suffisent à assurer la subsistance de sa famille. Et l’Américain demande: "Mais que faites-vous le reste du temps?" "Je fais la grasse matinée, je pêche un peu, je joue avec mes enfants, je fais la sieste avec ma femme. Le soir, je vais au village voir mes amis, nous buvons du vin et jouons de la guitare. J’ai une vie bien remplie."

L’Américain l’interrompt: "J’ai un MBA de l’université de Harvard et je peux vous aider. Vous devriez commencer par pêcher plus longtemps. Avec les bénéfices dégagés, vous pourriez acheter un plus gros bateau. Et avec l’argent que vous rapporterait ce bateau, vous pourriez en acheter un autre puis un autre, jusqu’à ce que vous possédiez une flotte de chalutiers. Au lieu de vendre votre poisson à un intermédiaire, vous pourriez négocier directement avec l’usine et même ouvrir votre propre usine. Vous pourriez alors quitter votre petit village pour Mexico, Los Angeles ou peut-être New York, d’où vous dirigeriez toutes vos affaires."

"Et combien de temps cela prendrait-il?" demande le pêcheur. "Dix ou 20 ans." "Et après?" "Après? C’est là que ça devient intéressant: quand le moment sera venu, vous pourrez introduire votre société en bourse et vous gagnerez des millions." "Des millions? Mais après?" "Après? Vous pourrez prendre votre retraite, habiter dans un petit village côtier, faire la grasse matinée, jouer avec vos enfants, pêcher un peu, faire la sieste avec votre femme et passer vos soirées à boire et à jouer de la guitare avec vos amis…"

 

 

3 commentaires:

  1. Il importe donc de savoir ce que l'on veut, d'apprécier ce que l'on a, et de ne pas ce laisser prendre au piège du progrès du marchand de bonheur.

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  2. Ça me fait penser à l'histoire que nous avons lu durant l'avant dernier cours... Avoir plus de temps.

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  3. Il s'agit donc de s'en retourner à l'essentiel, ce qui vous rend réellement heureux. Dans cette anecdote, le mexicain possède une longueur d'avance sur l'américain. Cependant, contrairement aux gens qui vivent notre société, il n'a pas eut à prendre cette décision, la situation s'est présenté, voir imposé à lui de naissance. Comment faire pour identifier ce que nous avons besoin? Rappelons-nous que notre situation est légèrement différente. Nous nécessitons de plus du côté accoutrement et habitation pour faire face aux températures extrêmes et de plus, nous ne pouvons pas aisément produire assez de nourriture pour nous nourrir tout le long de l'année. (Ce n'est pas impossible mais simplement plus compliqué à accomplir)

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